• E galleg ! N'eus droug ebet ...

    La traduction que nous vous proposons est le plus proche possible du texte, ne la prenez pas pour une leçon de Français !

    Un mal pour un bien

    (Il n'y a aucun mal qui ne ferait du bien d'un côté quelconque)

    Perros-Guirec, le 25 mars 2020. 9 heures du matin.

    Où sont passés les gens ? Je suis sorti devant ma maison pour manger mon petit-déjeuner. Je n'entends aucun bruit avec les gens aujourd'hui. Effet du coronavirus ? Sûrement. Ils ont commencé, parce qu'ils sont «attrapés» par la peur, à être terriblement obéissants. Interdit comme-ci, interdit comme ça ! Le Président E.M., et ses ministres K. et B. savent ce qui est bon pour nous. Parce qu'ils ont de sages propos, nous obéissons. Il n'y a plus que ça à faire.

    On n'entend aucun bruit de loin ni de près. Motos ? Muettes. Voitures ? Muettes. Avions ?. Muets. Camions ? Muets. Ateliers ? Muets aussi (Ce n'est pas plus mal !). Tracteurs ? Aucun. Débroussailleuses, tronçonneuses, taille-haies (de ronces) ? Muets aussi !

    Alors en regardant la route au-dessus du talus, il n'y a personne à se balader ni promener son chien. Personne à courir. Personne à vélo. Il est défendu d'aller à plus d'un kilomètre de la maison maintenant. Il faut rester sur sa parcelle, confiné ! Si je ne deviens pas fou à la fin. Et moi qui me plains sans raison, j'ai la chance d'avoir la Nature autour de ma maison. Pensons aux pauvres malheureux vivant dans des immeubles dans les grandes villes. Chacun, chaque famille doit rester dans son «trou», «confiné dans sa caverne», comme ici, à Perros-Guirec à Kerwalan, à Lannion du côté de Saint-Elive, à Guingamp au Roudourou et à Pontanezen à Brest... S'ils ne deviennent pas tous fous, et il y a de quoi !

    Klevet e vez simfonienn an Natur…On entend la symphonie de la nature...

    Notre pays est comme figé, comme un pays endormi après l'explosion d'une bombe atomique. Des idées noires me viennent. Peut-être est arrivée la dernière année de ma vie ? Si j'attrape cette vilaine maladie ce sera mon dernier printemps. Adieu mes parents, famille, amis, les câlins, les rires, les jolies filles, les festoù-noz, le sport à la télé ! J'ai «fermé sa gueule à ma radio », «tué» l'ordinateur, la télé (un bon prétexte pour vous dire que je n'ai pas de télé !). Plus de conversation téléphonique avec personne, par dessus tout « l'isolation à 1 euro» commençait à beaucoup m’énerver. Ouf !

    Je pense pourtant aux gens qui me plaisent; ceux que j'aime, confinés aussi comme nous. Chaque homme est devenu un Robinson seul sur son île, «I am a rock, I am an island» (chanson de Simon & Garfunkel). Dans quelles conditions serons-nous, dans quinze jours, un mois, deux mois en confinement ? J'ai peur que seront changés nos caractères! Grâce si nous ne devenions pas plus fou, plus méchants, plus vilains, plus vieux ! Peut-être, si c'est la volonté de Dieu, ce sera le contraire, nous deviendrons assagis, plus gentils, plus aimables, plus jeunes ? Qui sait ? C'est difficile d'envisager ou de prédire. Le futur est le futur, comme le dit le vieux président de Diwan !

    Au milieu de tout, je porte intérêt à la beauté du temps, un peu froid, mais le soleil commence à chauffer dans la journée. Tout de suite, je suis «comme un coq-en-pâte» (dans me farine). J'ai une orange entre les doigts. Sur ma paillasse je la pèle et commence à manger doucement des quartiers, l'un après l'autre, en crachant un pépin de temps en temps dans mon massif d'hortensias à côté de la crèche (étable) qui me sert de chambre d'amis.

    Tio, tio, il fait nuit / Personne n'entend / Endormi il est / Meut, muet, muet / Aucun bruit / A travers le monde et les bois / Et les campagnes / Que le bruit des feuilles / Tremblant avec la brise / Que les chiens qui hurlent au milieu de la nuit sombre / Que le bruit des grenouilles / Dans le cloaque coassant / Avec leurs voix enrouées / Que le bruit de l'eau dans (le canal étroit qui mène l'eau au moulin) / Tombant sur la roue du moulin. Ainsi parlait le barde «Bleiz Nevet» (Nevet: Grande famille de Cornouaille). J'avais appris cette poésie par cœur quand j'étais petit.

    Il n'y a aucun bruit avec les gens comme je vous le disais, mais on entend la symphonie de la nature, quasiment assourdissante. Les petits petit-oiseaux chantent et gazouillent, en construisant leurs nids: moineaux, mésanges charbonnières, rouge-gorges, merles, grives... Les corneilles piaillent, les pigeons roucoulent et volent lourdement d'arbre en arbre. Un coq en plus on entend chanter joliment du perchoir à poules qui est près de la maison de «Jacques les Patates» à travers la petite vallée. Entendre on fait la clameur des goélands dans le champ non loin de moi, car nous sommes près de la mer. Un pic-vert est en train de marteler un vieux tronc quelconque dans le bois du petit château (manoir) Krec'h Gwegan. La plupart, avant l'arrivée du virus, n'était plus entendue du tout avec la vocifération du monde. Maintenant, si! Et moi, assis sur mon banc, mangeant mon fruit exquis, au soleil au milieu d'un concert sans fin!

    Wow, me disais-je tout seul, de retour nous serions au « Paradis sur Terre » ?


  • Commentaires

    1
    Marie
    Jeudi 16 Avril 2020 à 12:00
    Wouah que c'est beau !....
    2
    Mumu
    Jeudi 16 Avril 2020 à 12:01

    C'est génial, poétique à souhait et tellement vrai sarcastic

    De retour sur terre, c'est bien la symphonie de la nature qui va me manquer  !

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